Ouverture à la concurrence : la situation sociale s’aggrave à la SNCF

Selon un rapport consulté par le Parisien, plus d’un millier de cheminots ont quitté la SNCF en 2018, soit une augmentation de 34,3% par rapport à l’année précédente . Les ruptures conventionnelles ont grimpé quant à elles de 86%. Au total, 2800 postes ont été supprimés en 2018. Et la tendance ne risque pas de s’inverser avec le changement de direction au sein de l’entreprise publique.

En effet, Guillaume Pepy va laisser sa place à plus libéral que lui. Le nouveau dirigeant de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, prendra ses fonctions au mois de novembre prochain et aura pour objectif d’accélérer la transformation de l’entreprise publique afin d’en faire un groupe rentable capable d’affronter l’ouverture à la concurrence du marché du rail.

Le CV de monsieur Farandou parle pour lui, il était le président de l’UTP (Union des transports publics), le syndicat qui regroupe le patronat ferroviaire. Il est ouvertement favorable au développement de services comme les navettes autonomes (qui permettent de maximiser les profits en économisant la main d’oeuvre). Il s’est également longuement exprimé contre la gratuité des transports. Bref, Jean-Pierre Farandou sera là pour faire du pognon : il a le profil d’un pur dirigeant d’entreprise privée et non un responsable de service public.

Et face à cela, les syndicats sont inquiets. Selon le troisième syndicat de la SNCF, le futur patron « multiplie les annonces de plan d’augmentation de la productivité, d’extrême polyvalence, d’économies et de suppressions de postes », mais il serait muet sur « la situation sanitaire et sociale catastrophique des salariés […] leurs souffrances alors même que deux cheminots se sont encore donné la mort ce week-end ».

Les syndicats ont d’ores et déjà annoncés qu’ils prévoiraient une grève illimitée à partir du 5 décembre, à la fois contre la nouvelle politique de la SNCF et contre la réforme des retraites qui s’en prend notamment au statut des cheminots. On observe cependant, en lisant le détail du communiqués de Sud Rail, que la dénonciation de l’Union Européenne, qui est le mandant de ces politiques, n’est toujours pas au programme de ces syndicats…

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