Yves Gaudin, virologue, estime que le virus ne « s’arrêtera pas après le confinement ». Pour lui il pourrait même circuler pendant encore deux ans.
Tandis que la moitié de la planète est actuellement confinée, beaucoup s’interrogent sur la tournure que prendra la situation par la suite. Pour Yves Gaudin, directeur de recherches CNRS à l’Institut de biologie intégrative de l’université Paris-Saclay, « tant que l’on n’aura pas d’immunité mondiale, on continuera à vivre avec ce coronavirus ». Pour lui, le covid-19 pourrait circuler dans le monde pendant encore deux ans. « Ce n’est pas uniquement ma théorie, on est quand même plusieurs virologues dans le monde » assure-t-il.
Dix fois plus de contaminés qu’avancé ?
Le virus devrait en effet circuler à travers plusieurs vagues dans le monde. « L’épidémie ne va pas s’arrêter dans le monde à la fin du confinement en France » explique le virologue. « Le nombre de contaminés dans le monde est sous-estimé » avance-t-il, évaluant même que la réalité pourrait se situer dans une fourchette « cinq à dix fois supérieure », soit possiblement 10 millions de contaminés sur Terre.
« On s’attend à une résurgence en automne »
Pour le scientifique, il est clair que l’on peut « s’attendre à des résurgences ». Il ajoute : « Dans certains pays, le confinement sera difficile à mettre en place, et le virus continuera à circuler ». En ce qui concerne la situation française, il estime qu’après le confinement, on pourra avoir un « répit jusqu’à fin août ». Mais le virus pourrait repartir dès le mois de septembre. « On s’attends à une résurgence en automne » prévient-il. Il pointe du doigt « l’immunité qui s’affaiblit pendant les périodes froides » et les conditions « humides » favorables à la propagation.
Pas de vaccin avant l’automne 2021
Toujours selon les théories d’Yves Gaudin, on ne pourra pas espérer vivre normalement avant d’avoir atteint « l’immunité collective ». Immunité qui pourrait être acquise lorsque « qu’entre 40 et 50% des gens auront été en contact avec le virus ». Immunité collective qu’on pourrait également appeler « sélection naturelle » puisqu’il s’agit d’attendre que la majorité soit infectée, et donc les plus fragiles également quitte à ce qu’ils en meurent. L’espoir réside également dans la découverte d’un vaccin ; mais selon l’institut pasteur, il ne faut pas espérer en avoir un à disposition avant l’automne 2021 dans le meilleur des cas.
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Le caractère saisonnier reste à démontrer
Même si le spécialiste espère une baisse du nombre de cas pendant l’été, il affirme aussi que « le caractère saisonnier de la maladie n’est pas prouvé ». Il poursuit : « On voit qu’il est présent dans le sud de la planète » alors que « c’est l’été là bas, ce qui veut dire qu’il était quand même présent pendant les périodes chaudes ». De quoi craindre une aggravation de la situation dans ces pays lorsque l’hiver arrivera ?
« Ce n’est pas la première vague la plus violente »
Malgré tout, Yves Gaudin s’attend à « une baisse dans les prochains jours ». Il espère même « quelque chose de plus raisonnable pour la mi-mai ». Néanmoins, il rappelle qu’il a fallu « 57 jours à la Chine pour bloquer l’épidémie ». Il fait également une comparaison avec la grippe pour lancer un avertissement : « avec les grandes grippes, on eu des grandes vagues, et ce n’est pas la première qui est la plus violente ». Rien de bien rassurant…
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