Sur les passoires énergétiques, la Macronie trahit encore ses promesses

Les annonces de la nouvelle ministre de l’écologie Barbara Pompili, notamment sur les passoires thermiques, sont jugées largement insuffisantes par Greenpeace.

Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron n’a cessé de se prétendre écologiste. À grands coups de slogans et de promesses, il a même réussi à convaincre certains de cette idée. Pourtant, dans les faits, on s’aperçoit que ses actions sont très éloignées de ses paroles. Malgré certaines mesures, l’arrivée de la nouvelle ministre de l’écologie Barbara Pompili ne devrait pas faire beaucoup bouger les choses. Ce lundi, sur la rénovation énergétique, Greenpeace a jugé l’action gouvernementale « insuffisante » et « à rebours de la promesse d’Emmanuel Macron ». Cette question écologique mais aussi sociale, est pourtant cruciale aussi bien pour la planète que pour le portefeuille des Français qui y sont confrontés.

Près de 7 millions de passoires thermiques en France

Dans notre pays, près de 7 millions de logements sont considérées comme des passoires thermiques. La convention sur le climat préconise d’ailleurs leur rénovation le plus vite possible. Aussi, Emmanuel Macron a promis d’en rénover au moins 50% d’ici 2022. Un tout nouveau décret parait d’ailleurs aller dans ce sens. Seulement, à y regarder de plus près, comme l’a fait Greenpeace, ces mesures sont trop maigres et ne permettront en aucun cas de tenir ces promesses. « En 2023 et 2024 seules 1 à 2% des passoires énergétiques en location seraient concernées par le décret sur la décence des logements. » explique l’ONG environnementaliste.

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Un tour de passe-passe

L’association dénonce également une manœuvre menée par le gouvernement sur les logements chauffés à l’électricité. Elle pointe en effet un « tour de passe-passe » grâce auquel « aucun logement chauffé à l’électricité, aussi insalubre soit-il, ne serait concerné » par la réforme. L’association « Les amis de la Terre » a également dénoncé « des annonces en trompe l’œil qui trahissent les propositions de la convention citoyenne ». En outre, elle a fait remarquer que « peu de passoires thermiques » étaient concernées par le décret.

Un budget dérisoire

Le faible budget que le gouvernement compte allouer à cette cause environnementale est aussi révélateur. Greenpeace explique ainsi qu’il faudrait consacrer pas moins de 10 milliards d’euros par an pour rénover les logements. Or, l’an passé, Emmanuel Macron en a accordé à peine 3,5. Ce genre de projets serait pourtant assez facilement finançable si le les autorités daignaient taxer les super pollueurs comme les paquebots ou les avions, par exemple.

Pas d’obligation, rien de bien nouveau

S’il faut noter la mesure de bon sens (qui aurait dû être prise depuis longtemps) d’interdire de chauffer les espaces extérieurs, ce décret n’apporte au final pas grand-chose de nouveau par rapport à ce qui était déjà prévu. Ainsi, aucune obligation de rénovation ne sera pour l’instant imposée comme réclamé par la convention sur le climat. « Barbara Pompili a surtout réitéré des dispositions peu significatives déjà prévues dans la loi votée en 2019, qui renvoie toute évolution à 2023, soit hors de ce quinquennat. » s’agace Greenpeace. Il n’y a pas à dire, à défaut d’être un écologiste, Emmanuel Macron reste bel et bien un champion de la communication.

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