Pourquoi la bulle de l’intelligence artificielle est condamnée à exploser

Depuis le lancement de ChatGPT il y a bientôt deux ans, les grandes entreprises de la Silicon Valley ne jurent plus que par l’intelligence artificielle. Pendant un an et demi, leurs promesses d’une nouvelle révolution technologique grâce à l’IA ont séduit les investisseurs, qui ont parié énormément d’argent sur ces outils. Mais la bulle spéculative est condamnée à exploser, un premier avertissement ayant eu lieu sur les marchés financiers en août. Dès les prochaines années, les quantités de données et de ressources physiques nécessaires à l’IA risquent en effet de manquer.

 

Début août, les sept plus grandes entreprises technologiques américaines ont perdu une valeur combinée de 800 milliards de dollars, les investisseurs ayant liquidé leurs actions dans un mouvement de panique soudain face à l’imminence d’une récession aux États-Unis et à la prise de conscience progressive que la « révolution de l’IA » tant attendue avait été spectaculairement surestimée. Ce marasme boursier est venu couronner 18 mois extraordinaires qui ont suivi le lancement, en décembre 2022, du modèle génératif de langage ChatGTP appartenant à la société Open AI, dont la capacité à produire des écrits et des conversations semblables à ceux d’un être humain a surpris le monde entier. Malgré un rebond partiel des valorisations en bourse depuis août, le sentiment de malaise qui s’installe, à savoir que l’IA ne sera pas à la hauteur de l’extraordinaire battage médiatique qu’elle a suscité, ne s’est pas dissipé pour autant. Goldman Sachs et la banque ING ont ainsi récemment publié des rapports mettant en garde contre les coûts excessifs et les avantages limités de l’IA.

Cet engouement de la financer pour l’IA avait fini par atteindre des sommets caricaturaux. De vaines spéculations sur une éventuelle « conscience » des machines et la perspective imminente d’un superordinateur tout-puissant – ce que l’on appelle l’intelligence artificielle générale – ont été incessamment alimentées par des prophètes de l’IA tels que Sam Altman, PDG d’OpenAI. Cela a bien sûr contribué à faire grimper les valorisations de sa propre entreprise et bien d’autres dans le domaine de la technologie à des niveaux extraordinaires. Le concepteur de puces Nvidia, dont les semi-conducteurs et cartes graphiques ont été réorientés des jeux vidéo vers les applications d’intelligence artificielle, est ainsi brièvement devenu, en juin dernier, l’entreprise la plus valorisée au monde, ses puces essentielles au processus d’« entraînement » des modèles d’intelligence artificielle à partir d’énormes quantités de données étant en pénurie face à la demande.

 

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