Burn-out, salaires inacceptables : la colère noire des sages-femmes

Les sages-femmes se sont rassemblées dans les rues de plusieurs grandes villes ce mercredi 5 mai pour protester contre leurs « conditions d’exercice inacceptables ».

Les sages-femmes, les oubliées du Ségur de la santé

Cela ne date pas d’hier, les conditions de travail dans le domaine de la santé laissent de plus en plus à désirer. Ce mercredi, lors de la journée internationale des sages-femmes, ces dernières ont décidé de défiler dans les rues de Paris et dans plusieurs villes de province. Délaissées lors de la dotation en masques, la réalisation des tests PCR ou encore des vaccins anti-Covid, elles sont les grandes oubliées de la crise, mais aussi du Ségur de la santé.

Par ailleurs, elles défilent également pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, et demandent « plus de reconnaissance et de valorisation de leur métier ». La rémunération des nouvelles diplômées est aussi vivement critiquée, et leurs modalités d’embauche jugées précaires.

Les jeunes diplômées oubliées

Dans leur communiqué, les différents syndicats et associations demandent une amélioration des conditions d’apprentissage. Le « volume horaire indécent » conduirait effectivement les étudiantes au burn-out. Une sixième année d’étude permettrait de résoudre ce problème, d’après les signataires. Après l’obtention du diplôme, les conditions de travail ne sont pas enviables. En effet, certains établissements n’offrent qu’un salaire dérisoire à ces jeunes diplômées. Hors structure, certains de leurs actes ne sont même pas rémunérés, faute de cotation.

Des conditions de travail dégradée

Le salaire n’est pas le seul point à revoir. Depuis une vingtaine d’années en France, des unités de soins spécifiques, quand ce ne sont pas des maternités entières, ferment. En tout, le nombre de maternité a été réduit de 40%, faute de médecins disponibles pour assurer la sécurité des patientes et des nouveau-nés. Résultat : les maternités ouvertes tournent à plein régime et deviennent « des usines à bébés », regrettent certaines professionnelles. De plus, les sages-femmes se retrouvent souvent en sous-effectif. « Nous sommes en sous-effectif depuis deux ans, il nous manque une dizaine de sages-femmes en temps plein » révèle une sage-femme du CHU de Créteil. Une situation difficile à vivre pour bon nombre d’entre-elles puisqu’elles ne peuvent plus accompagner comme elles le souhaiteraient les mères et les nourrissons. Une démarche humaine indispensable qui est pourtant au cœur du métier.

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Une profession en souffrance

Alors que les sages-femmes prennent en charge 80% des accouchements par voies basses en France, la profession semble en danger. En effet, d’après un rapport du Conseil national des sages-femmes, 40% d’entre-elles souffriraient de dépression. Un constat alarmant, qui ne peut être réglé tant que l’on cherchera à gérer les institutions publiques comme une entreprise. Car oui, c’est bien parce que l’État (poussé par là l’Union européenne) cherche à rendre les services publics rentables que nous en sommes arrivés là aujourd’hui.

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